Les starters Pokémon : qui sont-ils ?
Compagnons d’excellence dans tous les jeux Pokémon, ils sont le premier pilier de notre future équipe. Représentant un choix difficile en début de partie et sujet à de nombreux débats parmi les fans, je parle bien évidemment des Pokémon starters (ou Pokémon de départ en français).
Le choix de notre premier Pokémon est très important puisque ce dernier sera l’unique monstre de son espèce que nous pourrons croiser tout au long de son aventure, éclipsant ainsi, ses deux congénères. Il est temps pour moi d’analyser ces Pokémon afin de comprendre leur rareté et la symbolique qui les entourent.
L’animé Pokémon a tenté d’apporter un éclaircissement lors de l’épisode « Un bain de boue » de la saison 6. Ce dernier révèle que ces Pokémon sont en réalité le fruit d’élevage spéciaux gérés indirectement par la Ligue Pokémon. Si cela a du sens, il n’est pas possible de considérer cette explication comme une vérité générale.
Tout d’abord parce que si il existe de nombreux liens entre chaque arc de l’animé, ils se contredisent également sur de nombreux points puisque créer comme étant plus ou moins indépendant. Dans notre cas, un contre-exemple se trouve dans l’épisode 51 (« Le jardin mystérieux » ) de la première saison. Au cours de ce dernier, Sacha découvre un jardin habité par une multitude de Bulbizarre, s’apprêtant à évoluer. Nous avons donc la preuve qu’il est possible de rencontrer des Pokémon de départ à l’état sauvage.
Dans cette optique, prenons le cas de Sacha. Il est impossible de prouver si, oui ou non, Damien a reçu son Salamèche des mains du Professeur Chen. Ensuite, il n’y a aucune mention permettant d’affirmer que son Bulbizarre ait appartenu à un précédent Dresseur. Cependant, les Carapuce du gang éponyme, d’où provient celui de Sacha, ont bel et bien eu un Dresseur par le passé. Mais nous savons que c’est Regis qui obtint Carapuce via son grand-père.
Enfin, nous savons que l’animé est une libre adaptation de l’univers des jeux vidéo, et ne peux donc pas être considéré comme canon.
Revenons donc aux jeux principaux. Traditionnellement, nous recevons un Pokémon de départ en début, voire en milieu ou en fin de partie dans certains jeux. Puis vint Pokémon X et Y qui, pour la première fois dans la série, nous permirent de capturer les premières formes évoluées de starters via les Safari des Amis. Avec Pokémon Soleil, Lune, Ultra Soleil et Ultra Lune, il fut possible de débusquer l’ensemble des starters des précédentes générations grâce au Scanner des Îles.
Quelques temps plus tard, Pokémon Let’s Go leur emboîtera le pas puisque s’il est toujours possible de se voir offrir Bulbizarre, Salamèche et Carapuce, ces derniers peuvent également être trouvés à l’état sauvage.
Grâce à ces jeux, nous savons donc que les Pokémon de départ sont initialement des monstres de poche sauvages.
Pourquoi avoir donc choisis ces Pokémon spécifiquement pour être des starters ? Probablement car ils permettent d’illustrer simplement les affinités des types (le feu brûle la plante qui absorbe l’eau qui éteint le feu etc.). De plus, il s’agit de Pokémon pouvant évoluer par niveau à plusieurs reprises, comme le jeune dresseur qui évolue au fil de son périple. À titre d’information, seuls les familles de Passerouge, Obalie et Granivol remplissent également ces critères.
Je reconnais que l’explication donnée par l’animé, faisant intervenir la Ligue Pokémon, reste cohérente. Prenons l’exemple du Professeur Chen qui, dans Pokémon Rouge et Bleu, est en contact avec le Conseil 4. Les voir collaborer pour encadrer les nouveaux dresseurs ne serait pas si improbable. Seulement, obtenir un Pokémon de départ n’est pas obligatoire pour le devenir, comme en témoignent les nombreux dresseurs que le joueur est amené à rencontrer au cours de son voyage.
Je trouve qu’il possible de faire un parallèle avec le système scolaire. En effet, la norme est d’aller dans plusieurs établissements scolaires afin d’obtenir des diplômes. Mais il est également possible de suivre des cours par correspondance pour une réussite équivalente.
Ensuite, je pense que le Pokédex joue un rôle dans la symbolique des starters puisqu’ils y sont répertoriés comme étant premiers. Et pour cause, ce sont les professeurs, à l’origine de leur Pokédex régional respectif, qui nous remette notre starter.
Par ailleurs, je me demande si la numérotation proposée par le Pokédex a du sens dans l’univers des jeux. C’est bien sûr le cas du point de vue du joueur, puisque les Pokémon y sont rangés par ordre d’apparition. Sachant que peu de dresseurs peuvent acquérir un Pokédex, est-ce que cette numérotation est définie comme officielle dans l’univers Pokémon où est-ce qu’elle n’existe qu’aux yeux des joueurs et des professeurs ? Il ne me semble pas que les jeux y répondent explicitement mais j’aurais tendance à penser que le Pokédex n’a d’intérêt qu’aux yeux des joueurs car je ne me souviens pas d’un PNJ souhaitant capturer tous les Pokémon existants.
En partant de ce postulat, je pense que les starters ne sont symbolique que pour les possesseurs du Pokédex. Ces derniers seraient considérés par la majorité des dresseurs de l’univers Pokémon comme des créatures lamdba.
Même s’il n’est pas canon, à l’instar de l’animé, j’aimerais aborder le cas du manga « La Grande Aventure » . Nous faisons face à une adaptation assez fidèle des jeux principaux puisque nous retrouvons ses héros ainsi que les professeurs remettant un Pokémon de départ ainsi qu’un Pokédex aux différents protagonistes que nous suivons en tant que lecteur. Il est amusant de noter que les héros masculins (Rouge, Or, Rubis, Diamant et Perle, Noir, Xavier, Soleil et Sōdo) possédaient déjà un voire plusieurs Pokémon avant de recevoir un starter. De plus, leur obtention se révèle être, la plupart du temps, la conséquence d’un événement indépendant de la volonté de leur dresseur : Rouge obtient Bulbizarre après avoir récupéré les Pokémon qui s’étaient échappés accidentellement du laboratoire du Professeur Chen. Héricendre rejoint Or car Argent a volé Kaiminus. Rubis envoie Gobou au combat pour se défendre contre l’attaque surprise du Poussifeu de Saphir. Diamant et Perle obtiennent respectivement Tortipouss et Ousticram des mains de Platine, cette dernière pensant avoir affaire à ses gardes du corps. Enfin, Xavier ajoute, à contre coeur, Marisson à son équipe, ce dernier étant censé lui remonter le moral.
En résumé, voici ma théorie : les Pokémon starters sont des Pokémon considérés comme rare puisque difficilement trouvable à l’état sauvage. Etant donné qu’il s’agit de Pokémon facile à faire évoluer et qu’ensemble, ils forment un trio de types complémentaires, ils ont été choisis par les professeurs de chaque région afin d’être sélectionné par de futurs dresseurs débutants. En tant que premier Pokémon, ce dernier aura une place symbolique dans le coeur de son dresseur. D’autant plus si ce dernier obtient un Pokédex puisqu’il sera en tête de la numérotation de ce dernier, soit la pierre angulaire dans sa quête de capturer tous les Pokémon de sa région.
Pour conclure cet article, j’aimerais attirer votre attention sur le déroulement classique qui caractérise les jeux Pokémon; la première étape étant d’obtenir notre premier Pokémon. Puis, nous parcourons la région pour affronter des champions et obtenir leur badge dans un ordre bien précis. Si cet enchainement est parfaitement logique d’un point de vue de gameplay, je pense que la série gagnerait à être un peu plus flexible dans ses règles, afin de rendre son univers plus cohérent.
Afin de briser ces codes, voici ce que je propose : Game Freak pourrait nous proposer une sorte de « New Game + » dans lequel nous incarnerions un dresseur originaire d’une autre ville que celle de départ avec, un Pokémon lambda offert par ses parents parmi une sélection plus large, à l’instar des Donjon Mystère. Bref, incarner un « Monsieur-tout-le-monde » afin de pouvoir découvrir une région offrant un parcours plus neutre au joueur. Même si il suffirait de ne pas utiliser notre starter pendant notre aventure, je trouve que cela serait plus impactant si une telle possibilité nous était officiellement proposé. Reste à savoir si, même via un « New Game + » , Game Freak serait prêt à bouleverser les codes de la série.