Pokémon, c'était mieux avant ?
J’ai fini Pokémon Rouge. Je l’ai acheté lors de sa re-sortie sur Console Virtuelle pour les 20 ans de Pokémon comme beaucoup de fans nostalgiques, et j’ai battu la ligue en une trentaine d’heures. J’ai pris plaisir à re-découvrir petit à petit, le jeu qui avait façonné mon enfance et me fit découvrir cette superbe série. J’ai apprécié cette re-lecture de ce jeu, qui, avec du recul à un impact bien différent sur moi. J’ai désormais des souvenirs frais de cette première génération en tête.
Ce qui saute aux yeux, c’est la maturité dont font preuve les jeux de première génération. Les dialogues, par exemple, sont extrêmement intéressants. Ils définissent parfaitement les personnages : on a vraiment envie de battre notre rival parce qu’il est provoquant et se croit au dessus de tout. La Team Rocket semble être menaçante et dangereuse alors que son but paraît inoffensif par rapport aux motivations des teams qui lui succèdent. Ensuite, le jeu ne donne pas l’impression de guider le joueur : j’ai ressenti une impression grisante de liberté. Comme si on me disait en début de partie : « tu dois devenir Maitre Pokémon et remplir ton Pokédex. Maintenant débrouille toi et voyage ! ». Et ô mon dieu comme ça fait du bien de ne pas se sentir pris par la main ! Pourtant, Kanto n’est certainement pas la région Pokémon la plus grande, et surtout pas la plus variée en terme de paysage.
Mais de façon générale, le jeu avait déjà tout ce qu’il faut en 1999 : les Pokémon exclusifs, une Team ennemie contre laquelle nous luttons constamment, des personnages haut en couleur et surtout, une certaine difficulté, quoique pas très élevée mais bien présente !
Pokémon Rouge a un univers cohérent et qui mérite qu’on s’y attache. Et même si son contenu objectif peut faire sourire avec les standards des versions plus récentes, le jeu n’est pas dénué d’intérêt, bien au contraire ! Et le plus important : on s’amuse, il y a du challenge et je rêverais de retrouver ça aujourd’hui…
La première génération représente un pillier pour tout l’univers Pokémon. La série a eu le mérite d’avoir droit à de grands jeux pour débuter. Cependant, je dois bien admettre qu’avec le recul, certaines limites m’ont tantôt fait sourire, tantôt gêné. La liste des attaques qu’apprennent certains Pokémon est ridiculement faible et, couplé avec les CT à usage unique, il n’est forcément pas évident de bâtir ses Pokémon comme on le souhaiterait. Autre exemple, l’équilibrage des types est comique : les types Dragon et Spectre n’ont aucune attaque stabée et le type Psy n’a aucune attaque qui soit significativement super efficace contre lui. Et c’est sans compter les nombreux bugs que compte le jeu et que l’on découvre souvent par hasard.
Après, j’ai tellement pris de fun à revivre cette aventure à Kanto que je ne peux décemment pas considérer mes précédentes remarques comme de réels défauts. Surtout que je ne les avaient pas remarqués à l’époque et que cela ne m’a jamais empêché de terminer mon jeu.
Au final, j’aimerais revenir sur la remarque qui caractérise la 1G : « c’était mieux avant ». Honnêtement, c’est absolument faux. Ou du moins, tout n’était pas mieux. Il a 20 ans, nos jeux étaient bourrés de limites et bugs. Alors certes la maturité qui caractérise le jeu a été largement revue à la baisse depuis, mais il y a une tonne d’ajustements et de nouveautés qui ont été les bienvenus et apportent un confort non négligeable. Vous voulez un autre exemple flagrant ? Si Pokémon Rouge sortait comme tel aujourd’hui, il se ferait critiquer pour ces nombreux défauts, et nul doute qu’il se ferait mal noter.
Donc non, la 1G, c’était pas mieux avant. C’était différent et je remercie fortement Game Freak pour ces vingt années d’évolution, qu’on aime ou pas les choix et la direction prise par le studio.
Merci à Eternia pour les screens.