Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau – mon premier Musô !
Qu’elle est loin l’époque de la Japan Expo de 2014 au cours de laquelle j’avais testé Hyrule Warriors sur Wii U qui m’avait laissé un goût amer, tant que je n’avais pas accroché à son gameplay particulier. Presque 6 ans plus tard, me voici à vous proposer ma critique d’Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau. J’en ai parcouru du chemin (et j’ai tenu la distance, bref) et de l’eau a coulé sous les ponts d’Hyrule pour qu’un tel article puisse voir le jour. Vous comprendrez ainsi, qu’en tant que novice dans le genre des Musô, certaines subtilités m’ont potentiellement échappées. Trêve de bavardages, après une cinquantaine d’heures de jeu, voici ce que je pense que ce second Hyrule Warriors.
Nous revoici plongés dans le monde de Breath of the Wild mais 100 ans avant les événements de ce dernier. Non pas pour découvrir comment Zelda et ses prodiges ont échoué à éviter le retour de Ganon (j’aurais le loisir de revenir sur ce sujet dans un autre article), mais bien comment ce dernier fut éradiqué juste à temps. Plutôt que de débuter notre récit directement dans le passé, HW justifie l’existence de cette timeline parallèle grâce à la présence de Terrako, un mini-gardien allié de Zelda qui, au moment où le pouvoir de la princesse se réveille, décide de remonter le temps pour éviter la tragédie que nous connaissons tous. Quitte à proposer une histoire différente que celle proposée dans les souvenirs de BOTW, autant commencer dès le départ !
Nous enchainons les missions et les cinématiques, nous permettant de découvrir en détail comment Mipha, Revali, Urbosa et Daruk sont devenus les prodiges, de participer à plusieurs affrontements contre les Yigas sans oublier le ralliement de nombreux personnages aussi hauts en couleur qu’improbables.
Ayant adoré l’univers de BOTW, cela m’a grandement aidé à appréhender le jeu et la répétitivité inhérente au style de jeu qu’est le Musô. Même si nous découvrons comment était Hyrule avant le retour du Fléau et que j’ai adoré suivre l’intrigue via les cinématiques, les batailles se déroulent plus ou moins toutes de la même manière : reprise d’avant-postes, combat contre un boss, etc. A côté de cela, j’ai enchainé les batailles en variant les membres de mon équipe, attaquant à coups de baguettes élémentaires et autres capacités de la tablette Sheikah.
J’ai aussi beaucoup apprécié le fait de pouvoir débloquer à mon rythme les différentes améliorations de chaque personnage et notamment les combos. La progression se fait naturellement puisqu’adaptée à chaque joueur. C’est d’autant plus vrai pour Link et ses trois types d’armes différents. Puisque je parle des personnages, quel plaisir de pouvoir enfin contrôler les prodiges et ressentir tout leur potentiel ! Au final, j’ai un petit coup de cœur pour Mipha, le Roi d’Hyrule et Terrako. A contrario, je n’accroche pas à Revali. Je le trouve lourd à manier et peu inspiré. Et aussi Riju que je trouve brouillonne à souhait. Sans être transcendé par ce choix de personnage, je souris à chaque fois que je choisis les grandes fées et leurs phrases suggestives. C’est clairement LE personnage que je ne m’attendais pas à voir dans le jeu. Une bonne surprise donc. Actuellement, j’avoue ne pas encore avoir pris le temps d’appréhender tous les personnages. J’essaye d’entrainer Link et les Prodiges ainsi que le Roi et Terrako. Je n’ai par exemple joué Kohga qu’une seule fois et jamais Miz’Kyosia.
Pour finir sur les personnages disponibles, je n’ai pas encore débloqué Ganon. Mais je ne comprends pas pourquoi personne ne semble savoir comment il faut le débloquer. C’est en tout cas l’impression que j’ai eu en faisant quelques recherches sur Internet. A part « finir un certain nombre de missions », je ne trouve aucune indication précise. C’est vraiment aléatoire après avoir débloqué Terrako ou c’est un mystère ?
Choisir la carte d’Hyrule semblait logique pour le choix des missions et j’admets sans soucis que c’est un plaisir de pouvoir contempler ce choix dantesque ! Il m’arrive toujours régulièrement de découvrir que je peux débloquer/améliorer telle fonctionnalité. Même si je ne suis pas connu pour finir tous mes jeux à 100%, j’adore pouvoir ressentir cette sensation de jouer à un jeu ultra complet qui continue, bien après avoir clôturé l’histoire principale, de me faire découvrir de nouvelles choses.
Et c’est sans compter les options qui proposent pour chaque personnage son artwork et une brève description, mais aussi la possibilité de visionner toutes les cinématiques et écouter la bande originale du jeu. Ce sont là des petits détails qui font partie de ces choses qui contribuent à rendre un jeu marquant pour moi.
Au niveau de la maniabilité, si j’ai la plupart du temps, arpenté Hyrule avec le Pro Controller, je me suis surpris à apprécier le mode portable que je trouve enfin agréable. Pratique lorsqu’aucun écran digne de ce nom n’est disponible ou que le confort pour jouer au Pro Controller n’est pas présent.
Je sais que la fluidité du jeu est régulièrement montrée du doigt, mais j’avoue ne pas être spécialement gêné par cette dernière. C’est rarement quelque chose qui me gène de manière générale et lorsque que j’ai constaté des baisses de framerate, c’est lors de phases d’actions relativement intenses qui ne durent pas. Ne prenez cependant pas cela comme une excuse et il est évident que si le jeu pouvait être amélioré à ce niveau, il n’en serait que meilleur. Par contre, j’ai un peu plus de mal avec la caméra qui a du mal à se positionner comme il faut par moment. Même si cette dernière reste dynamique, il est fréquent que je me retrouve perdu sans arriver à me repérer ou à esquiver convenablement une attaque.
Pour continuer sur ce qu’il m’a déplu, le système de fusion d’armes me paraît énigmatique au possible car à moins d’avoir loupé des explications, impossible de comprendre comment cela fonctionne. Il a fallu que je regarde une vidéo sur Internet pour tout assimiler. Et encore, je le trouve relativement compliqué au niveau de la gestion des armes. Autre approximation : je ne comprends pas à quoi correspond le niveau de chaque personnage. En quoi notre personnage devient plus fort ? J’imagine que nous sommes plus résistant et que nous frappons plus fort mais rien n’est indiqué en jeu explicitement. Hormis savoir que tel personnage a le niveau requis pour telle mission, aucune indication ne semble donner du sens à cet indicateur.
Au niveau du scénario, je n’ai pas grand-chose à redire. Encore une fois, en tant que fan de l’univers de BOTW, le retrouver fut une grande satisfaction. Je retiens notamment la scène de retrouvailles entre Zelda et son père, au Plateau du Prélude, ainsi que la cinématique juste avant l’ultime assaut au Château d’Hyrule avec Zelda, les prodiges et les héros venus du futur. Par contre, autant le fait que le jeu ne soit pas canon ne me pose pas de problème, autant, je trouve que cela se voit que certains personnages ont été juste rajoutés pour le scénario du jeu. Par exemple, pourquoi BOTW ne possède aucune mention à Impa, Terrako ou à Astor ? Pour la première, elle apparaît dès la première bataille, avant que Terrako se manifeste donc dommage de ne pas la voir apparaître dans les souvenirs de Link. Pour Terrako justement, Zelda possède donc un mini-gardien depuis l’enfance et ce n’est qu’à ses 16 ans qu’Hyrule découvre l’existance des gardiens que nous connaissons ? Pour Astor, même si ce dernier ne se manifeste qu’à partir du moment où il prend connaissance du futur retour de Ganon, j’ai dû mal à croire qu’il n’ait pas du tout agit dans la timeline de BOTW. En soit, ce ne sont pas de vrais soucis et cela n’entache en rien les qualités de BOTW et de l’Ère du Fléau mais cela rend les liens entre les deux jeux complexes (pour ne pas dire quasi impossible) à analyser.
Tout comme le premier Hyrule Warriors, il me semble évident que nous aurons droit à de futurs DLC. D’un parce qu’il y a la place pour presque trois lignes de personnages supplémentaires. De deux, parce que j’étais certain que Faras, Pru’ha et Astor étaient jouables. Je n’ai aucune idée de comment cela a été géré à l’époque du premier HW, mais si ces derniers le deviennent, pourquoi ne pas les avoir rendus disponibles via le jeu de base puisqu’ils jouent un rôle dans le scénario du jeu ? Toujours dans l’hypothèse d’avoir du contenu supplémentaire, j’aurais trouvé plus adapté d’ajouter par ce biais les Grandes fées ou Miz’Kyosia puisqu’ils ne se débloquent que via des quêtes annexes. En tout cas, j’espère que cela sera l’occasion de retrouver Asarim, grand absent du jeu.
En conclusion, ce qui résume le jeu, à mon sens, c’est que l’Ère du Fléau est avant tout un spin-off de Breath of the Wild plutôt qu’un simple spin-off Zelda. Et c’est ce point qui change tout à mes yeux : si le gameplay des Musô peut rebuter de part son inévitable répétitivité et son gameplay rigide, le fait d’avoir un contexte connu aide énormément à son appréciation. Tout le jeu transpire BOTW : les personnages, les graphismes, les musiques, les doublages, les armes, etc. Est-ce que cela permettra à tous ceux n’appréciant pas ce type de jeu de passer à la caisse, je ne pense pas. Cela dépend en premier lieu de l’affection de chacun envers BOTW. Car je ne suis pas certain qu’il soit possible d’apprécier l’Ère du Fléau à sa juste valeur si nous ne connaissons/apprécions pas le dernier épisode de la série.
Vous l’aurez compris, Hyrule Warriors : l’Ère du Fléau est une excellente surprise personnelle ! Koei Tecmo a parfaitement réussi à marier le genre des Musô et l’univers de BOTW que j’ai pris plaisir à retrouver de manière différente ! Sachant que j’ai encore de nombreuses heures de jeu devant moi, l’attente concernant les futures aventures, canon cette fois, à Hyrule n’est en rien insupportable grâce à cet excellent spin-off conséquent et très addictif ! Qui sait, peut-être qu’un jour, je publierai une critique du premier Hyrule Warriors ? La boucle serait alors bouclée. A suivre…