Les mini-films
À travers les analyses des films Pokémon que je vous ai proposées, nous avons vu que ces long-métrages avaient deux buts. Tout d’abord, présenter certains Pokémon légendaires et fabuleux afin de leur donner une exposition à la hauteur de leur puissance. Ensuite promouvoir le ou les jeux-vidéo Pokémon qui sortiront dans les prochains mois en montrant soit de nouvelles créatures ou de nouvelles formes de Pokémon connus.
Cependant, ces analyses ne seraient pas complètes si je n’abordais pas le cas des mini-films. Il s’agit d’épisodes spéciaux destinés au cinéma, précédent la diffusion des films Pokémon. Leur particularité est de mettre en scène les Pokémon du Pokégroupe, Pikachu en tête. Si ils n’ont rien à voir avec l’intrigue des films, ils partagent, la plupart du temps, un objectif commun : mettre en avant une génération via divers Pokémon.
Il existe actuellement dix mini-films. En effet, aucun épisode ne fut produit de 2004 (« La destinée de Deoxys ») à 2011 (« Le film Blanc/Noir : Victini et Reshiram/Zekrom »), ainsi que depuis 2016 (« Volcanion et la merveille mécanique »).
Si la première pause n’a aucune explication officielle, il y a fort à parier que ce fut en raison de la production d’épisodes exclusifs pour la compagnie aérienne japonaise ANA (All Nippon Airways). Société avec laquelle Nintendo s’est associé afin que quelques avions aux couleurs de Pokémon soit mis en service. En parallèle, des épisodes étaient spécialement conçus pour ces derniers. Sachant qu’un nouvel épisode était disponible à bord chaque année pendant le mois d’août entre 2004 et 2011, cette hypothèse semble cohérente.
Ensuite, Junya Okamoto, alors producteur exécutif de « Volcanion et la merveille mécanique », déclara que l’élaboration du dernier mini-film en date (« Pikachu and the Pokémon Music Squad », sorti en 2015, précédent « Hoopa et le choc des légendes ») avait été éprouvant pour toute son équipe et qu’il valait mieux se concentrer sur la production des long-métrages.
À l’instar des films correspondants, les deux premiers mini-films « Les Vacances de Pikachu » (jap : Pikachuu no Natsu Yasumi) et « Pikachu à la rescousse » (jap : Pikachu tan Kentai) mettent en avant des Pokémon de seconde génération. L’arrivée de cette dernière étant imminente. C’est ainsi que Marill, Snubbull, Coxy, Élekid, Joliflor et Hoothoot firent leur première apparition dans ces épisodes. À noter que la présence d’Élekid permet de promouvoir l’apparition des bébés Pokémon. Si le meilleur ambassadeur de cette nouveauté reste Togepi, Élekid permet d’apprendre que d’anciens Pokémon auront une pré-évolution.
Dans « Pikachu & Pichu », premier mini-film sorti pendant l’ère « Or et Argent », ce sont les principes de reproduction et de bébé Pokémon qui promeuvent lesdits jeux. Si cela fait redondance avec les précédents mini-films, ces nouveautés sont bien mieux mises en avant puisque nous pouvons compter sur l’apparition de Pichu, Mélo, Toudoudou, Magby, Lipouti et bien sûr Togepi. L’absence d’Élekid et Debugant se justifie par la présence du premier dans le précédent mini-film et celle de Kapoera, l’évolution du second dans ce troisième épisode. À noter que Fouinar, Loupio, Cornèbre, Caratroc et Queulorior font ici leur première apparition à l’écran.
Il est temps que la 3G fasse parler d’elle ! Et ça tombe bien puisque les deux prochains mini-films aideront à introduire cette prochaine génération. « Pikachu’s PikaBoo » (nom US, jap : Pikachu’s Exciting Hide-and-seek) et « Camp Pikachu » (nom US, jap : Pikapika Starry Ski Camp) mettent en scène six Pokémon originaire d’Hoenn. Le premier contient Wailmer, Azurill et Kecleon, trois Pokémon ayant été dévoilés par Game Freak en mars 2001, bien que seuls les deux premiers fassent ici leur première apparition. Ensuite, le second révèle Muciole et Skelenox, tout deux annoncés en mars 2002. Le mini-film donne l’occasion à Okéoké d’apparaître pour la troisième fois à l’écran, ce dernier étant déjà apparu dans l’animé. Bref, ces deux mini-films seront également l’occasion de montrer qu’il y aura de nouveaux bébés Pokémon dans cette génération.
Le cas du sixième mini-film est particulier puisqu’il ne met en avant aucune nouveauté introduite en 3G en particulier ou de Pokémon de la génération suivante. « Gotta Dance! » (nom US, jap : Secret Base of the Dancing Pokémon) raconte comment Miaouss et les autres Pokémon de la Team Rocket préparent l’inauguration d’une nouvelle base secrète. Bien entendu, les Pokémon du Pokégroupe sont de la partie.
Contrairement aux précédents mini-films, les Pokémon principaux rencontrés par Pikachu et compagnie sont connus. La Team Rocket étant devenue un running-gag au fil du temps. On note cependant la première apparition télévisuelle de Chuchmur et Ludicolo. Ces Pokémon étant liés à la musique, ce sont de parfaits candidats pour l’intrigue de l’épisode. Pour l’anecdote, au début de ce dernier, des décors provenant des cinq premiers mini-films sont montrés.
Le choix de mettre à la une ces anti-héros, à défaut de promouvoir traditionnellement les jeux-vidéo, permet de montrer une chose. Les mini-films n’ont plus nécessairement besoin de servir de produit marketing. Les films remplissant parfaitement ce rôle. Serait-ce l’une des raisons ayant poussé les producteurs à arrêter de créer de nouveaux mini-films pour un temps ? Toujours est-il que cela a rendu possible le fait de créer une histoire 100% basée sur les personnages du dessin animé.
Comme écrit en introduction, il fallut attendre 2012 pour que les mini-films fassent leur retour au cinéma avec « Kyurem VS la lame de la Justice ». « Meloetta’s Moonlight Serenade » (nom US, jap : Meloetta’s Dazzling Recital) met en avant le Pokémon éponyme. Il s’agira du seul Pokémon fabuleux à ne pas être à l’affiche d’un film. Il fut officiellement présenté dans l’émission Oha Suta le 1er mars, soit quelques jours après Keldeo. Si il apparaîtra cependant dans huit épisodes du dessin animé, c’est son rôle dans son mini-film qui lui permettra d’être distribué en même temps que Keldeo sur Pokémon Noir, Blanc, Noir 2 et Blanc 2. Il est d’ailleurs possible de distinguer dans certaines scènes les silhouettes de Mew, Shaymin, Jirachi, Celebi et Manaphy cachées dans le décor.
L’année suivante, l’objectif fut de promouvoir la sixième génération. Si le seizième long-métrage met en avant la Méga-Évolution, ce sera le type Fée qui sera à l’honneur dans « Évoli & ses amis ». Car si nous retrouvons toutes les évolitions connues à ce jour, c’est bien sûr Nymphali le Pokémon phare du court-métrage. Révélé le 14 février dans le magazine CoroCoro, il fit couler beaucoup d’encre puisque son type, intégré à partir de Pokémon X et Y ne fut communiqué qu’au Nintendo Direct pré-E3 de Nintendo, en juin. Le mini-film est donc l’occasion parfaite pour présenter un peu mieux l’un des premiers Pokémon de la sixième génération à avoir été dévoilé.
Maintenant que cette nouvelle génération est en place, il est possible de prendre le temps de développer ses nouveautés potentiellement grâce aux mini-films. Mais quelle spécificité de Kalos peut-être mise en avant ? Pas les Méga-Évolutions : les combats sont loin d’être au coeur de ces courts-métrages spéciaux. Et de toute façon, les films et le dessin animé en montrent régulièrement. Sans compter la mini-série éponyme avec Alain. Ce sera donc une nouvelle fois le type Fée qui sera au coeur de l’intrigue de « Pikachu, What’s This Key? » (nom US, jap : Pikachu, What’s This Key For?), mettant en scène Trousselin. Dans cet épisode, ce dernier a le pouvoir d’accéder à des dimensions parallèles. Ce qui sera prétexte à des caméos de Jirachi, Manaphy, Victini et Darkrai. Vous l’aurez compris, tous les moyens sont bons pour rendre le type Fée cool.
Le dernier mini-film sorti à ce jour, « Pikachu and the Pokémon Music Squad » (nom US, jap : Pikachu and the Pokémon Band) reprend la particularité de « Gotta Dance! » puisqu’aucune nouveauté liée à la 6G n’est spécifiquement mise en avant. Le scénario n’aidant pas puisque les Pokémon du Pokégroupe et ceux de la Team Rocket s’allient à des Pokémon sauvages pour préparer une performance musicale. On peux néanmoins noter que la forme « Fleur Rouge » de Florges, Banshitrouye et Opermine font leur première apparition à l’écran. Autre fait intéressant, toutes les générations sont représentées dans cet épisode grâce à la présence de nombreux Pokémon sauvages. Hoopa et ses anneaux y font même un caméo dans l’ending. Probablement pour rappeler que l’épisode fut diffusé avant « Hoopa et le choc des légendes ».
C’est ainsi que s’achève mon analyse des dix mini-films précédant les long-métrages Pokémon. Comme nous l’avons vu, les mini-films ont très souvent eu vocation de mettre en avant une nouvelle génération. Que ce soit par la présence de nouveaux Pokémon ou de nouveautés représentées par certains Pokémon emblématiques.
La question qui reste, à ce jour, sans réponse est : pouvons-nous nous attendre au retour des mini-films ?
Difficile à dire mais je ne parierais pas dessus : depuis quelques années, la durée d’une génération ainsi que le nombre de Pokémon fabuleux a été revu à la baisse. Ce qui se traduit par un nombre plus restreint de film par génération et donc d’occasion de produire de nouveaux épisodes spéciaux.
Voyez plutôt : la première génération eu droit à deux films, la deuxième en a eu trois, la 3G et la 4G quatre alors que la 5 et la 6G n’en n’ont eu de nouveau que trois alors que la 7G n’en compte que deux actuellement. Nous pouvons cependant relativiser en partant du principe que « Everyone’s Story » clot la septième génération. Car cela revient à dire que nous avons eu, en moyenne, trois long-métrages par génération.
Seulement, le marketing autour de la licence Pokémon évolue avec le temps et il est de plus en plus aisé pour The Pokémon Company de présenter, puis de promouvoir une génération sans avoir besoin de créer un mini-film. La direction prise pour le dernier en date ainsi que l’absence de nouvel épisode depuis 2015 nous le confirme. En conclusion, seul l’avenir nous dira si nous aurons l’opportunité de retrouver sur nos écrans de nouvelles aventures mettant en scène Pikachu et cie.
Tu sais si ces mini-films sont diffusés avant les films dans les salles de cinéma au Japon ? Peut-être qu’ils servent juste pour que les plus petits puissent venir même s’ils seront perdus après.
Sinon il y a aussi Ramboum dans le mini-film 6
Yep, les mini-films ont le droit d’être diffusé juste avant les films principaux. ^^
Merci pour Ramboum, et shame on me. ?
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